voilà le vrai poème, du moins tant que durera l’égorgement. Durant la monstrueuse et sublime célébration du mystère, il n’y a qu’à prier devant le calice.
De ce grand drame, ne retiens
Qu’une expression de la vie ;
Poète, ne compte pour rien
L’autre phase du sacrifice.
Rien ne demeure — hors l’humain.
S’il est un tant soit peu enclin aux idées générales, le poète, outre la gloire de l’homme, pourra considérer, dans sa plénitude, une autre sombre beauté, celle de la Mort, — ce vieux capitaine, comme l’appelait notre plus grand poète idéaliste, — parce que la mort est nécessairement féconde, parce que c’est elle qui renouvelle les forces dégénérescentes de la vie, et que, si l’on dépasse en esprit le moment d’horreur qu’elle nous impose, on entrevoit alors des royaumes nouveaux, libres, fiers, ceux qu’appellent nos espoirs, nos certitudes, notre foi inébranlable, — fussent-ils oublieux de nos sacrifices, des désastres passés et des Atlantides écroulées…
À l’immortelle douleur des femmes de France,
À tous les cœurs broyés
Par le bel et cruel Idéal,
À toutes celles qui auront le droit, un jour,
Dans la cité douloureuse,
De dicter cet ordre qui n’a été jusqu’ici qu’une prière :
C’est la dédicace que j’apposai à la première
page de l’Amazone. L’antagonisme entre l’impérieuse
voix — étrangère à l’amour — qui exalte le