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BELLEU.

Scott ! Je vous en prie ! Et puis… tous… pourquoi ?

SCOTT.

Oh ! mais, pardon… il n’y a pas que le rédacteur en chef et le secrétaire de la rédaction qui veulent dégager leur responsabilité. Tout le personnel est en bas qui a tenu à témoigner à Monsieur Lasserre qu’il désapprouve l’attitude du directeur littéraire… Littéraire ! directeur littéraire… aussi, quelle idée !… Eh bien ! il est cinq heures et demie, Belleu ; la situation est grave ! C’est celle d’un vaisseau atteint dans ses soutes et qui va sauter !

BELLEU.

Allons… allons… pas de grands mots. Mon cher Scott, je n’ai pas à savoir si c’est le vaisseau qui va sauter ou bien le capitaine… mais vous êtes venu ici pour me demander quelque chose de positif ?

SCOTT, (va au bureau.)

Oui !… je viens vous demander, au besoin vous enjoindre, de décacheter, en l’absence de Dartès, les télégrammes qui ont l’air de s’accumuler, et dont nous entendons avoir connaissance, au moment même où on fait le numéro !… Dans des circonstances comme celle-ci, nous avons le droit de vous demander communication des télégrammes adressés au directeur, puisque le directeur n’est pas là !

BELLEU.

Ma situation est extrêmement embarrassante… Vous oubliez que je suis le secrétaire particulier de M. Dartès…

SCOTT.

Vous appartenez à la rédaction du journal…