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aujourd’hui, vous l’avez vu dans tous les journaux ; vous l’avez appris jusque sous le chaume le plus lointain ; c’est un bonheur aussi mémorable ; la date unique où tous les gouvernements de l’Europe viennent de signer un accord définitif qui remettra désormais les dissensions entre les peuples, si elles se représentent, à un tribunal arbitral. Ce sont des garanties de faits. La plus formidable explosion de crimes internationaux a exigé une correspondante organisation de force répressive pour le maintien de la paix du monde et de la vie civilisée… Ah ! si nos chers morts qui ont sauvé le plus beau de nos aspirations et dont les noms sont inscrits dans la salle de la mairie de La Flèche, pouvaient entendre nos cris de joie, le chant de reconnaissance qui s’échappe de nos poitrines…

(La porte principale s’ouvre. Entrent plusieurs hommes.)


Scène II


Les Mêmes, DES HOMMES, UNE FEMME


JULIE.

Chut ! Chut ! Monsieur le sous-préfet parle.

UN DES HOMMES.

C’est une délégation du Conseil municipal de Vitrimont.

JULIE.

Oui, oui… Tout à l’heure. Il va vous recevoir. Asseyez-vous là.

(Julie a poussé la fenêtre. On n’entend plus la voix du sous-préfet. Les hommes s’asseoient.)
UN DES HOMMES.

Vous ne me reconnaissez pas, Mademoiselle. Je