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CÉCILE, (la foudroyant du regard.)

Ginette, je vous en prie… je vous ordonne… de me laisser seule ! Je veux être seule devant cette dépouille. Sortez…

(Ginette, ne quittant pas Cécile du regard, va à la porte de la chambre, met la main sur le bouton de la porte, puis s’arrête, peureuse. Cécile la pousse brusquement.)
CÉCILE.

Mais sortez donc !



Scène VIII


CÉCILE, seule.

(Elle referme la porte à clef. Alors elle se précipite sur le portefeuille et elle lit, elle lit ardemment. On voit passer sur sa physionomie, à la clarté de la lampe sur le piano, toutes les phases du drame intérieur, tous les sentiments à la course qui se bousculent les uns les autres : la terreur, l’indignation, tout, jusqu’à la peur elle-même… Dans le silence, au bout de longtemps, l’autre porte s’entr’ouvre ; c’est Ginette qui a fait le tour et qui rentre à pas de loup par la petite porte sous tenture. Cécile ne l’entend pas, ce n’est que lorsqu’elle est au milieu de la pièce qu’elle se retourne.)


Scène IX


CÉCILE, GINETTE

CÉCILE.

Assassin ! Assassin !

GINETTE.

Pas ça ! pas ça !…