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GINETTE.

Apportez-moi une bonne nouvelle, je vous en supplie, apportez-moi une bonne nouvelle ou je deviendrais folle !

DUARD.

C’est vous qui parlez ainsi !

GINETTE.

Oui, vous ne pouvez pas savoir… vous ne pouvez pas comprendre. Depuis un mois je lutte… j’essaye de me calmer. Ah ! si le malheur survenait ! si c’était vrai !

DUARD.

Ce ne sera pas ! Mais quand bien même, celle à laquelle il faudrait porter secours dans ce cas, celle pour laquelle il serait nécessaire que vous ayez tout le courage voulu, c’est Madame Bellanger. C’est elle qui serait frappée la première.

GINETTE, (instinctivement.)

Pas plus que moi !

DUARD, (la fixant avec étonnement.)

Pas plus que…

(Silence.)
GINETTE.

Ne vous méprenez pas sur le sens de mes paroles, Monsieur Duard, je vous en supplie !… Excusez seulement mon trouble. Vous êtes notre ami, vous êtes mon ami, n’est-ce pas ? J’ai si peu de personnes à qui me confier ! j’ai toujours senti dans votre regard une loyauté qui m’a donné confiance !

DUARD.

Comptez entièrement, Mademoiselle, sur mon attachement et sur ma sincérité.