S’il vous plaît, vous écouterez bon conseil.
Je viens de converser avec elle.
Jeune ami, comme elle vous aime !
et jamais vous n’aurez occasion meilleure
de l’éprouver, si le voulez.
Voici quoi :
je ne sais qui lui mit dans la tête
une étrange histoire…
Elle est jalouse, — oh ! sans grand crève-cœur, —
à cause de Fantik Morvan de Ploumillau…
Elle a entendu que vous en aviez eu deux enfants,
et qu’il s’était élevé entre vous propos de fiançailles…
C’est un conte de vieille femme !…
et sans y croire précisément,
elle va vous interroger à l’instant, —
parce qu’elle vous pense dans le vin…
S’en fâche qui voudra, mais nous rirons bien !
Imitez un peu l’état d’ivresse,
— car Dieu me damne si vous êtes gris ! —
Répondez-lui en mentant.
Laissez-la croire au mensonge quelques riens,
Le temps de rire…
Hi, hi ! la vieille Tili n’est pas mal avisée !…
Ainsi nous éprouverons son amour,
car certes elle vous aime à en mourir
d’espérance et de contrition, —
mais la preuve veut être faite toutefois.