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LA VIEILLE.

Allons, mettez votre bâton à réchauffer près de l’âtre…

Nous, nous mettrons la broche au feu,

avec la grande marmite et les deux petites.

Vous aurez tripe fraîche, viande rôtie et bon vin à boire.

ALIETTE.

Merci, mère. Voici le soir qui devient trouble.

LA VIEILLE, (à Ervoanik.)

Asseyez-vous… Prenez un linge,

pour essuyer la sueur de votre front.

Chère dame ! vous choisissez à merveille.

Qui que vous soyez, clerc ou ménétrier,

Jésus ! la belle têtée de cheveux blonds !

ALIETTE, (bas à sa mère en l’entraînant.)

Taisez-vous et soyez prudente,

je vous en supplie à genoux…

LA VIEILLE.

N’ayez crainte. J’ai du miel sur la langue…

et l’amoureux sera docile.

ERVOANIK.

Aliette, votre main douce n’est plus là.