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MARIA.

Ervoanik ! Ervoanik ! Qu’avez-vous dit !

MATELINN.

Silence donc, femme, ce n’est qu’un fou…

(Comme pris d’une peur subite, effrayé de ce qu’il vient de dire, Ervoanik tombe à genoux sur le sable.)
ERVOANIK.

Ô grand pardon, pardon… ma mère…

Je ferai dure pénitence d’avoir dit ceci…

de mes yeux tomberont des larmes…

J’en demande aussi pardon à Notre-Dame-de-Folgoat…

je ferai trois fois le tour de sa chapelle…

Taisez-vous, taisez-vous, père de bonne volonté,

voici votre fils qui revient à vous.

Pardonnez-moi mon père.

MATELINN.

S’il veut mériter le pardon de Dieu,

qu’il aille trouver sa fiancée, et lui dise

les bonnes paroles de l’adieu.

Ainsi fera le pénitent, ensuite —

il tournera le dos et ira son chemin.