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cru que ma chair se fendait quand je t’ai écrit cette lettre… J’ai pleuré, puis, les larmes séchées, le parti pris, ç’a été tout… Maintenant, je ne conserve plus qu’un souvenir heureux de nos nuits de joie !… Mais quoi ? tout a une fin ! Maintenant quittons-nous, contentés l’un de l’autre, heureux d’emporter pour la vie ces bons souvenirs. Demain, moi, je reprendrai la vie qu’a interrompu ton baiser et je ne retrouverai plus jamais, jamais la caresse de soleil qui a passé sur ma tête !… Mais, bah ! que veux-tu ? J’ai bien définitivement renoncé à la lumière !

MAXIME.

Je te regarde, je te regarde… C’est drôle… Je ne croyais pas tenir à toi si rudement…

MARTHE.

Tu tiens à moi suivant tes besoins, voilà tout…

MAXIME.

Hein ? De l’ironie ?

MARTHE.

Pauvre chéri, ne t’émeus pas, va… J’ai dit cela sans amertume… Tu as tellement raison ! C’est si juste !…

MAXIME.

Ah ! où est-elle la fille aux « je ne sais pas » de l’hiver dernier ?… Elle a cessé d’exister…