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mant ! Que tu l’épouses parce qu’on t’y contraint, passe encore ; mais que tu aies l’air d’en être si naturellement heureuse et que tu juges bon, la première fois que nous nous trouvons seul à seule, de me reconnaître à peine, voilà qui me surpasse… Je ne m’y attendais pas !…

MARTHE.

Si, tu t’y attendais, mon cher, cher Maxime.

MAXIME.

Et puis, ce n’est pas tout ça… À quoi bon prolonger la querelle ?… Je le sais, au fond tu m’aimes encore, — ne proteste pas, c’est inutile. Ce que je tiens seulement à te dire, c’est que je ne veux pas te perdre complètement, que ce mariage même n’est pas un obstacle, que je me moque de ta lettre et de tes appréhensions, comme bien tu penses !… C’est très sérieux.

MARTHE.

Non. Notre amour a fait son temps…

MAXIME.

Je te veux encore à moi. Donne-moi l’assurance que nous ne romprons pas nos relations.

MARTHE.

Je ne m’attendais vraiment pas à tant d’obstina-