marqué, je trouvai un résumé de la ballade en question, mais sans aucune citation[1].
Le maire du Huelgoat me conseilla de m’adresser à M. Luzel dont l’érudition et les recherches étaient plus rigoureuses encore que ne l’avaient été celles de M. de la Villemarqué. J’écrivis à ce philologue breton que je désirerais posséder si possible la ballade en question dont il avait peut-être noté les paroles et l’air. Effectivement, M. Luzel me répondit en m’envoyant le volume de ces chants populaires où se trouvaient les fragments entendus de la « gwers » (puisque c’est le nom que l’on donne aux ballades celtiques).
Des lacunes laissées par le traducteur rendaient
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L’éditeur a pensé qu’il serait intéressant de mettre sous les yeux du
lecteur l’extrait en question du Barzaz-Breiz :
« Les kakous sont le sujet de plusieurs chansons populaires, toutes
antérieures au XVe siècle, époque où le fléau cessa de régner en Bretagne.
M. Prosper Proux m’en a procuré une assez curieuse que je regrette de
ne pouvoir publier ici n’ayant pu en contrôler le texte par aucune version
différente de la sienne.
Le sujet de cette pièce est un jeune paysan si beau que, lorsqu’il passe le dimanche pour aller à la messe, ses cheveux blonds flottant sur ses épaules, on entend plus d’une jolie fille soupirer doucement.
« Le cœur de l’une d’elles, appelée Marie, est pris ; celui du jeune paysan ne tarde pas à l’être ; mais, par malheur, elle a la lèpre, et lorsqu’elle se présente chez le père de son amoureux, et qu’elle dit : « Donnez-moi un siège pour m’asseoir et un linge pour m’essuyer le front, car votre fils a promis de me prendre pour femme », le vieillard, assis au coin du feu, lui répond d’un ton railleur : « Soit dit sans vous fâcher, la belle, vous vous abusez : vous n’aurez point mon fils, ni vous, ni aucune fille de lépreux comme vous ! »
Marie sort en pleurant et jure de se venger. En effet, elle se fend un doigt et, avec son sang, elle donne la lèpre à 14 personnes de la famille qui l’a repoussée et son jeune amoureux en meurt. »