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ment… J’ai confiance dans le sang jeune et pur (pur, Marthe !) que tu lui as donné… Reste.

(Elle s’arrête comme pour attendre des paroles de remerciements ou de joie. Silence.)
MARTHE.

J’ai compris, madame. Je serai la servante fidèle de ses jours.

GRAND’MÈRE.

Tu seras sa femme ! Vite, enterrons cette horrible histoire à nous deux ! Elle a vécu, rien ne s’est passé… Je veux tout ignorer… Je reprends ma place de grand’mère entre vous… et me fie à toi…

MARTHE.

Soyez tranquille.

(Midi sonne, toutes les horloges de la ville se répondent. On entend la cloche de la table d’hôte, en bas.)
GRAND’MÈRE.

Tu sais alors ce qu’il te reste à faire ?

MARTHE.

Oui, oui, j’attendais l’heure… Tout est décidé en moi depuis longtemps… Fiez-vous à moi.

GRAND’MÈRE.

C’est que… voilà… les moments sont comptés…