Page:Bataille - Le Beau Voyage, 1916.djvu/47

Cette page n’a pas encore été corrigée

LE CRI DU COQ

Le cri du coq est plein de gouttes de rosée.
Il est le même depuis vingt ans que je vis,
Le même sur les champs, les routes et les villes…
Quand je suis triste il est derrière ma croisée,
I Et je voudrais parfois l’entendre sur la mer.
Il n’y a qu’un seul cri du coq ; il est là-bas,
Près des lauriers, sous les haies mouillées, les lilas…
Avec bien d’autres bruits qui m’étaient aussi chers,
Le bruit des écluses au fond frais des allées ;
Et le vent, qui n’est plus le même qu’autrefois.
Dans les chemins et près des bien-aimées ramées…
Restez, restez là-bas, ô défaillantes voix,
Dans l’enclos des jardins et la paix des fumées,