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2IO LE BEAU VOYAGE. Tu dors, et je suis là, et la nuit est très belle. Les cils des étoiles luttent contre un pâle sommeil. D’ici même je te distingue, et c’est charmant... Tu as penché la tête à droite en t'endormant... Je vois la tache claire de ton épaule nue. Qui deviendra de plus en plus claire d’heure en heun Dehors commence à s’éveiller la petite voix saugrenue Des bêtes; elle se mêle à la voix monotone et plus gi Qui, comme un long chagrin qu’elle aurait dans lé c Sort éternellement de la bûche qui rêve... La campagne adorable nous envoie son odeur. Le jardin apparaît, tout blanc, décoloré. Je ne sais quelle brise erre dans les allées, Et, comm.e il faut attendre que l’aube veuille naître, Sur mes lèvres mouillées, salines, ventilées, Ton baiser sèche à la fenêtre,