Page:Bastide - La Petite Maison.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Oui, je le fus : c’est la faute des femmes que j’ai aimées ; elles étoient sans amour elles-mêmes. Ah ! si Mélite m’aimoit, si son cœur pouvoit s’enflammer pour moi, jamais elle ne se rappelleroit mon inconstance que par l’excès de mon ardeur. Mélite, vous me voyez, vous m’entendez, et voilà tout mon cœur ! »

Elle se tut, et il crut qu’il devoit abuser de son silence. Il osa… mais il fut arrêté avec plus d’amour qu’on n’en a souvent quand on cède.

« Non ! dit Mélite ; je suis troublée, mais je sçais encore ce que je fais : vous ne triompherez point… Qu’il vous suffise que je vous en crois digne ; méritez-moi… Je vous abhorrerois si vous insistiez !

— Si j’insistois !… Ah ! Mélite…

— Eh bien ! Monsieur, que faites-vous ?…

— Ce que je fais…

— Trémicour, laissez-moi !… Je ne veux point…