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d’entendre l’oracle qu’il faisoit parler au fond de son cœur ; elle écouta cette voix puissante, et elle entendit l’arrêt de sa défaite. Le trouble la saisit. Le trouble est d’abord plus puissant que l’amour : elle voulut fuir…

« Allons, dit-elle, voilà qui est charmant ; mais il faut partir : je suis attendue… »

Trémicour vit qu’il ne falloit pas la combattre, mais il ne douta pas de pouvoir la tromper. Il avoit réussi vingt fois en cédant. Il la pressa légèrement de rester. Elle ne le voulut point, elle marchoit même fort vîte ; mais sa voix étoit émue, ses discours n’étoient pas suivis, et une abondance extrême de monosyllabes prouvoit qu’en fuyant elle s’occupoit des objets de sa fuite.

« J’espere du moins, lui dit-il, que vous daignerez donner un coup d’œil à l’appartement qui est à gauche du sallon…

— Il n’est certainement pas plus beau que tout ce que j’ai vu, dit-elle, et je suis pressée de partir.