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vorât ces complimens importuns que Mélite lui prodiguoit. Enfin ils arrivèrent au bas d’un perron qui conduit à un vestibule assez grand, d’où le marquis renvoya les valets au commun par un signe. Il la fit passer tout de suite dans un salon donnant sur le jardin, et qui n’a rien d’égal dans l’univers. Il s’apperçut de la surprise de Mélite, et lui permit alors d’admirer. En effet, ce salon est si voluptueux qu’on y prend des idées de tendresse en croyant seulement en prêter au maître à qui il appartient. Il est de forme circulaire, voûté en calotte peinte par Hallé[1] ; les lambris sont imprimés couleur de lilas, et enferment de très-belles glaces ; les dessus de portes, peints par le même, représentent des sujets galans. La sculpture y est distribuée avec goût, et sa beauté est encore relevée par l’éclat de l’or. Les étoffes sont assorties : à la couleur du lambris. En un mot, le

  1. Un de nos peintres françois qui, après Boucher, s’est le plus signalé dans les sujets de la Fable.