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grande que la valeur consommée. Admettons que par son travail, B ait augmenté de 10 p. 100 la valeur qu’il consomme, et constatons, par ses écritures, le résultat :


3. Doit Caisse à Marchandises générales :

Mes ventes au comptant à divers, courant de l’année, 1,089 fr.


Il appert de ce compte que l’usure est une cause de misère, en ce qu’elle empêche la consommation et la reproduction, d’abord en élevant le prix de vente des produits d’une quantité plus forte que l’excédant obtenu par le travail reproducteur : la somme des usures, en France, sur un produit total de 10 milliards, est de 6 milliards, 60 pour 100 ; — puis en entravant la circulation par toutes les formalités de l’escompte, de l’intérêt, du loyer, du fermage, etc., etc., toutes difficultés qui disparaissent sous le régime du crédit gratuit.

Nous voici au moment où B a réalisé tout le produit de son travail de l’année. Il faut qu’il se liquide avec X, Banque nationale, ce qui donne lieu à l’opération ci-après :


4. Doit X, Banque nationale, à caisse,

Mon versement pour solde. 1,000 fr.


Maintenant B doit se rendre compte ; il le fait de la suivante :


5. Résumé des opérations de B pour son inventaire.

compte de marchandises générales.

Doit.

Débit de ce compte au 31 décembre. 990 fr.

Bénéfice sur ce compte. 99 fr.

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1, 089 fr.

Avoir.

Crédit de ce compte au 31 décembre. 1,089 fr.

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Somme égale.   1,089 fr.


L’année suivante, B, au lieu d’opérer sur un produit de 1,000 opérera sur un produit de 1,089, ce qui lui donnera un nouveau surcroît de bénéfices ; puis le même mouvement se renouvelant la 3e, la 4e, la 5e, etc., an-