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MON RECORD DE DISTANCE

me réjouis de cette sorte de grâce d’état qui, à la veille des heures décisives, a toujours fait taire en moi toute nervosité pour me laisser un calme absolu.

Ma Salmson m’emmenait au Bourget en quelques instants, à travers la ville encore éveillée sous ce ciel rouge et artificiel de Paris que connaissent bien les noctambules, et la banlieue aux silencieuses maisons endormies, de chaque côté des rails luisants que les tramways ont déserté.

Gorgé de 525 litres d’essence et de 30 litres d’huile, mon appareil était sur la ligne de départ. À côté, mes amis attendaient : il y avait là mes dévoués mécaniciens, Magnette et Isner, M. Sansepée, directeur de la section aéronautique de la maison Salmson ; Maillet, l’excellent chef pilote de l’école Roland-Garros et sa jeune femme ; le fidèle Bart qui devait m’accompagner jusqu’à Liége — il commençait à être très fier de son élève, Bart ! — et M. Popov, commissaire de l’Aéro-Club, chargé de me donner le départ.

Combinaison de toile bleue, serre-tête étroi-