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MES « TRENTE-HUIT HEURES »

recommande le moyen… Il est infaillible : un fer rouge !…

La brûlure dure dix minutes… mais si douloureuse, la réaction de défense de mon corps est si violente, que pendant une heure, l’âpre besoin de dormir m’épargne.

Après… il faut recommencer… toutes les heures, puis, toutes les demi-heures… jusqu’à épuisement de mon flacon. Quand il est vide, j’ai recours à l’eau minérale que j’ai en réserve et, toutes les cinq minutes, je m’asperge le visage.

Bientôt une crampe lancinante à mon estomac me rappelle que je n’ai rien absorbé depuis le départ. Je mords dans un fruit que je lance aussitôt par-dessus bord ; j’ai éprouvé la sensation abominable que toutes mes dents branlaient dans leurs alvéoles.

Enfin, voici l’aube !… C’est alors que commence un nouveau supplice. Mon imagination exaspérée crée des hallucinations sensorielles… Qu’y a-t-il donc à ma droite ?… Un mur blanc se dresse contre lequel je vais aller me briser.