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AILES OUVERTES

vite. Le ciel était calme et, autour de moi, il faisait presque bleu. Pour me distraire, je comptais les étoiles… et je pensais à l’arrivée triomphale de Costes et Bellonte.

Vers 10 heures, en passant au-dessus du Bourget, je vis jaillir une flamme : c’était le message de mes amis qui m’annonçaient que les deux « transatlantiques » avaient touché New-York.

J’ai poussé un hurrah de satisfaction tandis que je sentais une rafale d’enthousiasme balayer mes incertitudes. Les dieux étaient avec nous !

Pour célébrer cet exploit, ne pouvant autrement extérioriser mon allégresse, je me mis à chanter, puis à siffler à tue-tête, rivalisant de bruit avec mon moteur que j’arrivai, — mon habituelle obstination aidant, — à dominer dans les notes aiguës !…

Calmée par cette victoire, j’assistai, installée aux premières loges, au lever de l’aurore qui, ce matin-là, se donnait pour moi… Ce fut une revue à grand spectacle que les plus beaux music-halls du monde ne pourront jamais