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MES « TRENTE-HUIT HEURES »

Le 26 août, je fis une quatrième tentative que je devais abandonner après seize heures de vol.

Lorsque je pris le départ pour ma dernière tentative — celle qui devait être couronnée de succès et m’apporter la récompense de ma ténacité — la France attendait dans l’espoir et l’angoisse, l’arrivée à New-York de Costes et Bellonte.

C’est dire qu’on ne pensait guère à moi et il n’y eut, sur le terrain, pour me voir décoller, ce soir-là, que quelques amis, mécaniciens civils et militaires, Adrienne Bolland, son mari, l’aviateur Vinchon, Maurice Reine et ma petite chienne Bobette, qu’il fallut enfermer pour l’empêcher de bondir dans mon appareil.

J’avais choisi de partir le soir pour profiter de la fraîcheur de la nuit… Les premières heures furent pénibles… Il me fallait, avec l’énorme poids que transportait mon avion, — il était équipé de quatre réservoirs d’essence d’une capacité totale de 525 litres et d’un réservoir d’huile de 30 litres, — le maintenir en