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AILES OUVERTES

Je tournai ainsi toute la nuit et j’atterris le lendemain matin, à bout d’essence, après vingt-quatre heures de vol.

À cet atterrissage, le plus curieux à voir, — et je ne peux m’empêcher d’en rire encore en l’évoquant, — c’était la tête des mécaniciens, qui croyaient bien que le record était à moi, lorsque je leur annonçai :

— Je le savais depuis hier que je ne le battrais pas, mais si je m’étais posée hier au soir, vous auriez dit que j’avais flanché devant la nuit à passer…

… Je fus tout de même récompensée de ma ténacité, car, à la suite de ce vol, la maison Caudron, ne doutant plus cette fois de mes qualités d’endurance, augmentait la capacité des réservoirs de son avion et, les 28 et 29 juillet, je m’attaquais à nouveau au record que je devais enlever par 26 heures 48, après une nuit passée dans la pluie et dans les rafales…

Le temps était tel, à l’aube du 29 juillet, qu’aucun avion en ligne ne prit le départ. C’est assez dire à quel point l’épreuve avait