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ESPOIRS… ÉCLAIRCIES…

De ces hauteurs où me transporte mon beau coursier, tout s’égalise, tout s’harmonise… châteaux ou chaumières… belles villas ou pauvres maisons… temples ou chapelles rustiques se présentent sur un plan unique et les liens poudreux des routes qui les unissent semblent les envelopper dans un réseau de fraternel amour…

Ici, la grande voix discordante de la terre faite de rires et de cris, de sons de trompes, d’appels de sirènes, de bruits de cloches, de sifflements et de beuglements, ne déchire pas l’atmosphère où seul, rythmé et harmonisé comme une sourde prière de dévote sous une voûte d’église, le chant uni et murmurant du moteur berce le silence infini…

… Ce nouveau contact avec mon ami l’avion m’avait redonné confiance. Je me pris à espérer que je pourrais avoir mon appareil à moi… et j’allai trouver M. Caudron.

— Prêtez-moi un avion ?

M. Caudron n’avait qu’une médiocre confiance… mais je suppose qu’il ne voulut pas