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AILES OUVERTES

quai souvent du nécessaire. Il me souvient de ces jours où les regards levés vers le ciel, devenu tout à coup inaccessible pour moi — faute de moyens matériels, — je déjeunais hâtivement d’un petit pain… À ce régime, réduit à sa plus simple expression, je conservai la ligne et cette minceur qui étonnent tous ceux qui s’attendent à voir en moi le type classique de la sportive.

En réalité, sous cette apparence frêle, je suis bâtie en acier. J’ai, depuis, demandé à cette carcasse menue assez d’efforts, Dieu merci ! que d’autres, plus « costauds », n’auraient peut-être pu fournir, pour que je ne crois pas trop m’avancer en l’affirmant !…

À cette époque, j’allais fréquemment à Orly. Tout le monde connaît le camp d’Orly sur la route de Fontainebleau. Je ne saurais en faire de description plus juste et plus poétique qu’en empruntant celle que lui consacra Mme Colette Yver dans un article paru à la Revue des Deux-Mondes :

« Grande plaine pareille aux Pays-Bas et si familière aux voyageurs du P.-O., d’où émer-