Page:Bastié - Ailes ouvertes, 1937.pdf/46

Cette page a été validée par deux contributeurs.
34
AILES OUVERTES

dais-je tous les jours, impatiente, à Bart.

Je comprenais qu’il n’osait pas. Il avait sur son avion un moteur, très délicat à régler — un Caudron, du type G-3 — et il sentait une terrible responsabilité peser sur ses épaules.

Voulant avoir un avis autorisé, il me fit « essayer » par notre camarade Faure, qui monta avec moi.

— Qu’est-ce que tu attends pour la lâcher ? dit-il quand nous fûmes au sol.

— C’est bon ! dit Bart. Elle partira.

Et je partis… Il paraît que j’étonnai ceux qui assistèrent à ce premier décollage : c’est du moins ce qu’on me dit alors. D’ordinaire, lorsqu’un élève est lâché, il décolle et, une fois en l’air, l’avion l’emmène… Moi, je fis un tour parfaitement symétrique… et je vins me poser.

Entre parenthèses, j’eus une belle peur !… Car, enthousiasmé, Bart fonça sur moi à grandes enjambées. Mais j’étais si peu accoutumée à ce qu’il me fît des compliments que je me trompai sur les motifs de sa précipi-