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AILES QUI S’OUVRENT…

Lorsqu’on l’interrogeais sur mes projets, il répondait :

— Elle a un sale caractère, mais elle pourrait faire quelque chose d’épatant.

Je crois qu’il fut surtout impressionné par mon calme et par cette ténacité que je montrais. À cinq heures, le matin, j’étais déjà sur le terrain. Bart avait avec moi un autre élève, — de Béchade, — avec qui je rivalisais. Mais de nous deux, c’était moi la plus audacieuse et il me confia plus tard qu’il n’aurait jamais volé si l’on ne m’avait lâché la première.

… Naturellement, mon apprentissage n’allait pas tout seul. Je sentais autour de moi des jalousies, l’ironie, l’incrédulité… et parfois la malveillance. On n’est pas tendre pour une femme, surtout quand elle se mêle de sortir des sentiers battus… J’eus plusieurs fois — je le dis aujourd’hui sans amertume, — la sensation très nette que beaucoup autour de moi souhaitaient le coup dur.

Mais je suis combative par nature et cela aiguisait mon désir de réussir…

— Enfin, quand me lâchez-vous ? deman-