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AILES OUVERTES

Ville où claquaient les drapeaux en pavois, par les rues de la Boucherie et la rue du Clocher, sur les terrasses des jardins de l’Évêché, à travers les vieux quartiers pittoresques de l’Abessaille, sur les ponts, sur les quais, la joie populaire — grave et retenue à cause des deuils qu’elle portait en berne, — s’extériorisa.

Ce fut, chez nous comme ailleurs, l’immense soupir d’allégement qui souleva la France entière.

… Pour moi, en dépit du deuil qui assombrissait cette journée, l’armistice apportait davantage : le retour du pilote dont je devais devenir la femme, celui qui allait effacer tous les mauvais souvenirs et décider de ma carrière.



J’avais connu le pilote Louis Bastié au cours d’une de ses permissions. Sorti de Saint-Maixent, il avait fait la guerre dans