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L’APPEL DE L’ESPACE…

et l’esprit, et je n’éprouvais pas le besoin de me réfugier dans la lecture. Le rêve suffisait à mes évasions…

À partir du jour où j’entrai à l’atelier, je découvris le monde merveilleux que la lecture ouvre à l’âme prisonnière. Tous mes sous passèrent à acheter des bouquins… J’avais hâte de rentrer chez moi pour les dévorer. Romans d’aventures, de voyages, romans tout court, j’achetais tout, je lisais tout… J’avais enfin trouvé la porte magique qui permettait à la captive que j’étais de s’évader déjà hors de la vie quotidienne, en de folles envolées…



… Et ce fut la guerre… la guerre qui allait apporter à mon adolescence en formation un élément de gravité et de sérieux.

Années fiévreuses, tourmentées, incertaines… la lutte pour le gagne-pain… l’anxiété des jours… Les usines avaient fermé : il fallut s’atteler à d’autres besognes.

Vint l’époque de la machine à coudre. Ce