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AILES OUVERTES

toujours que j’avais des fourmis dans les jambes… et je ne perdais pas une occasion de jouer des tours ou de faire des blagues aux camarades, histoire de rompre la monotonie des heures.

Pourtant, j’étais consciencieuse dans le travail… mais je supportais avec peine les observations et il me souvient de sérieux « attrapages » avec mes chefs de service qui me voyaient me dresser comme un jeune coq et discuter le coup avec eux…

On me traitait avec indulgence… un peu comme ces enfants terribles à qui l’on fait des yeux sévères mais qui vous amusent et que l’on affectionne en secret.

En dépit des sympathies que je sentais autour de moi, ce fut une période assez terne… Les papotages d’atelier ne m’intéressaient pas ; mon travail n’arrivait pas à m’absorber, ni à me passionner. C’est alors que je commençai à lire.

Jusque-là, je n’avais pas encore subi le sortilège du livre. Ma vie de garçon, dehors, libre, ardente, batailleuse, me brisait le corps