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L’APPEL DE L’ESPACE…

cela nous faisait bien rire, mon frère et moi. Papa riait aussi, avec moins d’allégresse qu’autrefois… et il y avait de l’inquiétude dans les yeux plus attentifs de ma mère. On sentait obscurément dans l’air une menace.

… C’est à ce moment qu’on m’expédia chez ma grand’mère qui habitait un faubourg de Limoges. Ma mère prétexta un surcroît de travail, car papa, maintenant, ne quittait plus la maison. La vérité est qu’il était atteint de tuberculose et qu’on craignait pour moi la contagion.

Il resta vingt-deux mois malade… vingt-deux mois au cours desquels je ne m’habituai pas à être privée de lui.

Un jour, on vint me chercher… et je l’ai revu : c’était pour la dernière fois…



Dès lors, les circonstances, pour nous furent tout autres. La longue maladie de mon