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L’APPEL DE L’ESPACE…

pays que je n’ai pu y retrouver l’enchantement de ces premiers et puérils mirages…



Je me rends très bien compte que je n’ai pas été une petite fille comme les autres petites filles. Je ne jouais pas… Je n’aimais les jouets que pour les secrets qu’ils m’apportaient et le mystère qui était en eux. Mystère mécanique que j’avais tôt fait de découvrir… car, à peine m’avait-on offert la poupée qui parlait ou l’animal qu’on remontait avec une clef, qu’ils étaient éventrés aussitôt par mes mains profanatrices.

Il fallait bien, n’est-ce pas, que je me rendisse compte de ce qui provoquait le miracle !…

Ma mère soupirait, consternée :

— Cette petite est un vrai garnement. Elle brise tout.

Pauvre maman ! Elle était, je suppose, assez ébahie de me découvrir si peu semblable à elle-même, si différente des autres fillettes