Page:Bastié - Ailes ouvertes, 1937.pdf/199

Cette page a été validée par deux contributeurs.
9
RETOUR…

de leur intérêt… C’est ma maison pleine de fleurs… Ce sont les lettres quotidiennes, si nombreuses que je ne pourrai jamais arriver à répondre à toutes et à dire à leurs auteurs toute ma gratitude.

Mais parmi toutes ces manifestations, les unes grandioses, les autres d’une éloquente simplicité, il en est parfois de particulièrement touchantes.

Tel ce geste d’un groupe de jeunes étudiants — pas riches comme la plupart des étudiants — qui fréquentent comme moi un petit restaurant proche de mon domicile. Je les connaissais à peine… je ne leur avais jamais parlé… Pendant mon voyage, ils ont rogné sur leurs minces ressources, ils se sont privés… pour m’offrir une bague d’ivoire que l’un d’entre eux a patiemment gravée avec art d’un élan symbolique.

Après quoi, ils se sont enquis, anxieux, auprès de notre hôtesse :

— Dites, Madame Honorine, vous croyez qu’elle acceptera ?

Chers garçons, si délicats et si ingénus, si