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SUR LES HOULES DE L’ATLANTIQUE

sentie bien petite… Eh ! bien, ceux qui restent là-bas, sont pareillement trempés.

J’ai eu la joie, à toutes mes escales, de vivre parmi eux, de mesurer leur abnégation et cette somme d’héroïsme quotidien qu’ils dépensent sans compter…

Ils sont à leur poste… loin de tout… voués passionnément à leur tâche… Pour eux, une chose existe : la Ligne, et tous les jours, ils risquent leur vie pour elle… sans histoire, sans tam-tam, je dirais presque sans renom, et cela, d’un cœur joyeux, parce qu’ils savent que c’est la cause de la France qu’ils servent ainsi…

C’est pourquoi à l’heure où, — non sans un intime et grave attendrissement, — j’écris ces pages, je les charge d’un chaleureux message pour tous ceux qui me liront. Je voudrais qu’ils pensent, avec moi, que cette ligne que les autres peuples nous envient, cette ligne cent pour cent française, pour laquelle des hommes sont morts, pour laquelle d’autres se dévouent chaque jour avec une magnifique et poignante simplicité, nous n’avons