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AILES OUVERTES

« Maryse Bastié pas arrivée… visibilité nulle… plafond trente mètres. Pluies torrentielles… »

C’est le seul moment de mon voyage où j’ai eu l’angoisse de penser que, peut-être, je ne ramènerais pas mon avion intact.

Je sais exactement comment est orienté le terrain. La voie ferrée me conduit jusqu’à Pelotas, mais pour trouver le terrain, il faut que je quitte cette voie et la ville. Sinon, je vais accrocher quelque chose et mon voyage se terminera là.

Cette idée me galvanise et je poursuis, dans la pluie, à la recherche de ce terrain qui me semble loin… loin !… Je crois l’avoir manqué lorsque je l’aperçois, ainsi que les hangars… Quel allègement !… Ma joie est aussi vive que lorsque j’ai été sûre d’être à Natal…

… Cette fois, mes ennuis sont terminés. Le consul de France m’attendait, inquiet, et le chef mécanicien et le radio qui venaient de lancer leur message anxieux ne cachent pas leur soulagement. Moi non plus, du reste : malgré la pluie, j’avais eu chaud !…