À ce moment-là, j’avais hésité à le faire. Ni mon avion, ni moi, alors, nous n’étions dignes d’un si beau nom : il fallait vaincre pour le mériter.
À Natal, nous avions vaincu et il m’était permis d’attacher à notre victoire le nom du grand pilote qui m’avait soutenue dans mes projets et qui m’avait honorée de sa confiance….
De plus, le nom de Jean Mermoz vis-à-vis des populations brésiliennes est entouré d’un immense prestige : il faut voir avec quel respect, avec quelle ferveur il est prononcé…
… Pour aller de Natal au terrain, c’est une véritable expédition. Je m’y rendis avec l’équipage qui devait faire Natal-Dakar… Je le regardai décoller et fis route à mon tour vers Rio-de-Janeiro… Je couvrirai sans histoire, avec un temps merveilleux, une étape de mille quatre cents kilomètres, jusqu’à Caravellas où je passai la nuit à l’aéroport.
Malgré ma fatigue, occasionnée surtout par la chaleur, j’aurais sans doute dormi si, toute la nuit, une rate vagabonde n’avait promené