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AILES OUVERTES

victoire de Maryse, mais aussi la victoire française.

Cela, je l’ai si bien senti que j’en ai été toute remuée. Et c’est à cause de moi que, le soir du 31 décembre, il n’y a pas eu de champagne pour célébrer la nouvelle année…

Le lendemain, les télégrammes arrivaient… télégrammes qui bouleversent le calme de Natal. Pour moi, j’étais tout étonnée de voir que ce voyage, qui m’avait toujours semblé faisable, déchaînait une telle rafale d’admiration et de sympathies…

À Natal, je me reposai quelques jours dans un calme délicieux, en attendant les instructions du ministre pour continuer mon voyage sur Buenos-Ayres. Ce fut une période que je ne pourrai jamais oublier tant elle fut pour moi empreinte de quiétude, de bonne humeur, de camaraderie. Il n’y a pas d’hôtel à Natal, et j’ai été reçue à la popote d’Air-France, au milieu de cette grande famille fraternelle des pilotes qui s’ingéniaient à me gâter et à me faire plaisir.

Dès le premier jour, ils surent m’entourer