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SUR LES HOULES DE L’ATLANTIQUE

— Donne-moi douze heures, lui avais-je répondu…

Avec quel sourire, je lui déclarai alors :

— Tu vois, je suis toujours exacte…

Il ne pouvait pas me répondre, tant il était ému… et il riait… Sur tous les visages, j’ai vu cette même émotion, cette joie intense et profonde. J’ai senti à cette minute combien ils avaient tremblé pour moi et de quel poids mon arrivée allégeait leur poitrine… et vraiment cela m’a payé de tout…

Naturellement, pour me fêter, ils avaient apporté des fleurs… Je dis « naturellement » et cela n’est pas si naturel après tout… quand on sait qu’à Natal, les fleurs sont très rares. Ayant appris mon départ, ils avaient couru partout pour m’offrir cette gerbe et chaque habitant de Natal y avait ajouté sa corolle.

Et puis on a sablé le champagne… à profusion… Ce champagne de France que tous les pilotes et les mécanos gardaient pour le Réveillon du Nouvel an, ils l’ont apporté pour fêter ce qui était pour eux, non seulement la