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AILES OUVERTES

instruments n’était possible. Mais à certaines heures on douterait de tout, même de l’évidence !…

Pourtant, j’ai écouté la voix de la raison et cette certitude intérieure qui m’affirmait que mes instruments ne pouvaient pas se tromper : j’ai donc continué sans m’inquiéter davantage de la présence insolite du chalutier.

À 9 h. 50, je devais changer de cap à 15 degrés. À ce moment-là, j’aurais dû voir Fernando de Norogne. J’ai dû passer très près, mais je ne l’ai pas aperçu. Il est vrai que le réservoir supplémentaire que l’on avait posé sur mon appareil m’enlevait, à droite, toute visibilité.

J’allais plein ouest. Devant moi, le soleil m’éblouissait : je voyais seulement à la verticale et un peu de biais à gauche. Tout cela me fit paraître un peu longs les derniers cent kilomètres : la vue du Norogne m’aurait apporté un supplément de certitude…

Un vent sud-est assez fort me secouait assez désagréablement. Il faisait beau pourtant, mal-