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SUR LES HOULES DE L’ATLANTIQUE

terrible « Pot au Noir ». Je suis sûre maintenant d’arriver à Natal !…

Pourtant, je n’étais pas encore tout à fait au bout de mes peines. Avant mon départ, le chef de la radio m’avait dit que le paquebot Campana se trouverait, au début de l’après-midi du mercredi, dans les parages du Rocher de Saint-Paul. Je l’aperçois tout à coup à ma droite, très près de moi… Cette vue m’exalte car elle m’apporte la certitude que je n’ai pas dévié de ma ligne. Forte de cette certitude et évitant d’aller survoler le bateau, ce qui m’aurait retardée, je continue.

Le voyage se poursuit, monotone… J’ai les yeux fixés sur le compas… Tout à coup, j’ai la sensation désagréable de rencontrer un chalutier qui suit la même direction que moi. Or, on m’avait assuré que je ne devais pas rencontrer d’autres bateaux allant sur ma ligne.

J’avoue que j’ai eu quelques secondes de perplexité. N’étais-je donc pas dans la bonne voie ?… Pourtant, mon compas indiquait bien exactement mon cap : aucune erreur de mes