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SUR LES HOULES DE L’ATLANTIQUE

dents et me dit, en riant pour dissimuler son anxiété :

— Tu auras peut-être la chance de décoller entre deux rafales…

Gimié, qui cache son émotion lui aussi, ajoute :

— Tu sais, Maryse, dans l’après-midi, si tu as le soleil dans le dos, tu sais ce que cela voudra dire !

Pendant ce temps, Lendroit tourne inlassablement autour de l’appareil. Il s’agenouille, passe sous le ventre de mon Simoun, inspecte tout pour la mille et unième fois avec sa lampe portative. Puis, il monte dans l’avion, fait chauffer le moteur quelques minutes…

Il fait encore nuit… et le vent souffle toujours… À cause de cela, je suis obligée d’attendre le lever du jour afin de voir la piste.

À six heures et quart, l’horizon est toujours brumeux, mais toute la piste se devine… Voilà mon heure !…

Je serre les mains de tous… J’ai bien vu à leurs visages concentrés qu’ils étaient très