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AILES OUVERTES

ma carte. Et maintenant, c’est une sorte de veille d’armes. Je dîne avec les camarades, puis, je vais me coucher.

Je dois me lever à quatre heures. Je m’éveille bien avant l’heure prévue. Mon calme ne m’a pas quittée… Je me sens en parfaite possession de tous mes moyens, prête pour la bataille que je vais livrer.

À quatre heures je me prépare et vers cinq heures je rejoins les camarades qui m’attendent. Vers Ouakam où se trouve le terrain roule une longue file de voitures. Chacun a tenu à m’accompagner.

L’avion est en piste. Lendroit, aidé de ses camarades d’Air-France, a tout préparé cette nuit. Les pleins sont faits : essence, huile… Tout est paré.

Moi, je suis grave. Le vent souffle en rafales. L’orientation de la piste m’oblige à décoller en l’ayant de côté ce qui, pour un avion chargé comme le mien, est assez scabreux. Mes camarades le savent et s’inquiètent, cachant leur inquiétude sous un air de blague.

Il fait très froid. Guillaumet claque des