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AILES OUVERTES

— Jusqu’à Lyon, c’est bouché, mais, si vous passez au-dessus du plafond, vous trouverez certainement un trou vers Marseille…

Je me précipite vers le hangar, j’alerte Lendroit, et, vingt minutes plus tard c’est le décollage, sans avoir prévenu personne, sans avoir même dit au revoir à ceux qui sont là. Seuls, quelques camarades qui entourent l’avion, savent que je m’envole…

… Et je me rends compte que les prévisions de M. Viaud sont exactes. Le trou bleu est en effet local et nous montons au-dessus de la mer moutonnante des nuages. On ne voit plus le sol… Après Lyon, nous sommes en plein dans la pluie… On ne voit plus rien…

C’est seulement à Avignon que nous revoyons le sol, mais le plafond est toujours bas. Enfin, nous atterrissons à Marseille.

Le lendemain, la mer étant mauvaise, on me conseille d’attendre à lundi pour partir.

J’avais l’intention de faire directement Marseille-Oran ; mais, me souvenant que je n’étais pas seule, je fus prise d’un scrupule.