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SUR LES HOULES DE L’ATLANTIQUE

Et puis, je n’aime pas la publicité autour d’une chose qui n’est pas encore accomplie.

De fait, je ne pus partir ce matin-là. Une crasse qui dura toute la journée m’empêcha de décoller… et pendant toute la semaine, je dus subir cette impatiente contrainte d’attendre. Arrivée à Orly au lever du jour, je guettais jusqu’au soir dans le plafond gris, à travers les nuages bas, une déchirure, un coin bleu, une lueur annonciatrice du beau temps… En vain.

Au matin du samedi 12, j’étais à nouveau sur le terrain dans ma tenue de vol. À mon coup de téléphone anxieux, M. Viaud répond :

— Pas d’espoir encore aujourd’hui. Tout est bouché. Partout et notamment dans la vallée du Rhône, le temps est très mauvais. Mais téléphonez-moi quand même vers onze heures…

Vers dix heures et demie, j’aperçois, dans la crasse, un trou de bleu au-dessus d’Orly. Je bondis vers la cabine :

— Monsieur Viaud, il y a une éclaircie… Puis-je m’envoler ?