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SUR LES HOULES DE L’ATLANTIQUE

aurez votre avion. Le premier Simoun sera pour vous.

Je respirai… Hélas ! j’avais compté sans les vicissitudes de la politique !…

Forte de la promesse du ministre, j’allais tous les jours, un peu fiévreuse mais rassurée, suivre chez Caudron-Renault la construction de mon avion… On ne voyait que moi dans les services… et je pense que je devais passablement harceler tous ces braves ouvriers qui travaillaient à faire de mon rêve une réalité.

Mais déjà, je l’aimais, mon avion… comme une chose vivante… Il portait en puissance tous mes espoirs et tous mes rêves et je voulais, dans sa carcasse de métal, glisser un peu de cette ardeur obstinée qui était en moi.

Enfin, mon zinc est terminé !… Dans quelques jours, il va sortir de l’usine… Ça y est !… Plus rien ne peut m’arrêter. J’ai les autorisations… je vais partir… et…

Pan ! Le ministère tombe par terre, entraînant dans son écroulement mon beau projet