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SUR LES HOULES DE L’ATLANTIQUE

tion de faire un voyage d’essai, aller et retour.

C’est alors que je partis, en décembre 35, de Dakar, pour Natal, avec Mermoz.

En m’accueillant à son bord, Mermoz me dit :

— Vous serez, mon petit, le troisième pilote…

Et c’est lui qui me fit les honneurs de cette route, où, quelques mois plus tard, la Croix du Sud devait sombrer pour donner à cet homme un tombeau infini… le seul qui fut à sa mesure.

Je passai la Noël à Natal. Le 1er jour de l’an 1936, nous étions de retour à Dakar. Mais ces six mille kilomètres au-dessus de l’eau, malgré l’espoir du ministre ne m’avaient pas découragée. Au contraire… J’étais encore plus décidée qu’au départ à poursuivre la réalisation de mon projet.

Quand je l’exposai aux camarades de l’Atlantique, pas un n’esquissa un sourire… Tous avaient des visages graves où se lisait la confiance et l’amitié… On ne peut savoir de quelle