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DANS LA COULISSE…

qui a déjà à son actif tant de fameux exploits.

Je m’associai avec Bart et nous fondâmes une école à Orly. Enfin je retrouvai cette vie d’aérodrome dont j’avais gardé la nostalgie. Je retrouvai l’atmosphère chère à mon cœur qui m’est devenue plus indispensable que ma nourriture quotidienne : le ciel tout vibrant du bruit des hélices… le tonnerre des moteurs qui s’échauffent… les visages tannés des hommes qui ont toujours un même regard pour guetter l’horizon… la cordialité de la popote… toute cette vie à la fois ardente, mystique et bon enfant pour laquelle une fois pour toutes on se sent une irrésistible vocation.

Rapidement notre école prospéra. Ainsi, je suis devenue marchande d’heures de vol. La partie bureaucratique de l’affaire c’est pour moi. La double commande et les minutes d’émotion, c’est pour Bart, car si celui-ci est merveilleux lorsqu’il revêt la toge de cuir de professeur de pilotage, il déteste s’occuper de bordereaux et de comptabilité.

Tout cela occupait mon esprit et mon temps, ce n’était pas un aliment suffisant à mon