Page:Bastié - Ailes ouvertes, 1937.pdf/132

Cette page a été validée par deux contributeurs.
114
AILES OUVERTES

mois pour les femmes… Quand il m’annonça qu’il me retirait ma licence de pilote pour deux mois, je fus consternée. C’était une catastrophe…

Deux mois sans voler !…

Pourtant, il fallut bien se rendre à l’évidence je « crachais un de mes pistons » comme nous disons de façon imagée. Je partis à la montagne, le piston se remit d’aplomb et lorsque le docteur eut dûment constaté que j’avais repris deux kilos, il me restitua ma licence.

En ces heures pénibles, je pus mesurer, parfois, avec un rien d’amertume, certains vilains côtés de l’âme humaine. Au lieu de m’encourager, on chercha à m’enfoncer. La méchanceté, la jalousie, les mesquineries de caractère se donnèrent libre cours. Autour de moi, on s’apitoya avec une satisfaction à peine déguisée ; Maryse se dégonflait… Maryse était fichue, finie… On ne la reverrait jamais sur le terrain…

Je serrais les dents et j’attendais mon heure…