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AILES OUVERTES

heures et demie sans escale. Je ne m’attendais certes pas aux difficultés qui devaient surgir à mon arrivée, ni à l’accueil qui m’était réservé.

À peine avais-je atterri, qu’on me signifia sans courtoisie l’interdiction formelle de repartir. Il paraît que mes papiers n’étaient pas en règle.

Je voulus aussitôt téléphoner au consul : j’appris qu’il n’y en avait pas à Kœnigsberg. En vain, le gérant, M. Pierre Meyer, accouru à mon appel, parlementa avec les officiers : on décréta que je devais attendre une autorisation spéciale avant de songer à poursuivre mon voyage.

Gâtée que j’avais été jusqu’ici par la cordialité dont on avait fait preuve à mon égard, je fus assez sensible, je dois l’avouer, à la façon hostile dont on me traita en Prusse Orientale. Durant les huit jours que je demeurai à l’aérodrome, immobilisée par le mauvais temps, le personnel et la police ne mirent aucune affabilité dans nos rapports communs.