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AILES OUVERTES

comme un mur impossible à franchir, l’incompréhension du langage ?

— Bonjour, Madame !…

J’aurais, je crois, embrassé de bon cœur M. Pierre Zaviyaloff grâce à qui mes amis français purent être rassurés sur mon sort. Il traduisit en effet mes télégrammes et en régla le montant, car, ne disposant pas de roubles, je ne pouvais le faire moi-même.

Je lui racontai alors ma randonnée qu’il expliqua au fur et à mesure aux personnes présentes, de sorte que je vis bientôt, dans la foule qui grossissait à chaque instant autour de moi, l’enthousiasme s’allumer sur tous les visages. On me touchait… on me pressait les mains… les femmes me souriaient avec des lueurs attendries et admiratives au fond de leurs vastes prunelles…

Mon aimable interprête me conseilla ensuite, après qu’il m’eut lesté d’un peu de bouillon et de lait, de retourner à mon lieu d’atterrissage chercher mes papiers, tandis qu’il préviendrait les autorités.

Je refis donc le voyage en sens inverse. Je